Visa long séjour «entrepreneur/profession libérale» : attention à la liste de pièces entre activité libérale ou commerciale !

20 mars 2025

Ce qu’il faut retenir : 


  • Les entrepreneurs étrangers peuvent obtenir une carte de séjour sous l’une ou l’autre des mentions suivantes : « entrepreneur/profession libérale » ou « talent - porteur de projet » 


  • Le passeport « talent-porteur de projet » n’est pas ouvert aux professions libérales 


  • La carte mention « entrepreneur/profession libérale » couvre à la fois les activités commerciales et les activités libérales


  • Le choix de la qualification « activité libérale » ou « activité commerciale » est déterminant pour déterminer les pièces à fournir à l’administration.


  • Toute activité Commerciale Industrielle ou Artisanale suppose la production d’une attestation de viabilité à demander à l’ANEF


  • Les notions de profession commerciale ou libérale ne sont pas définies par le droit des étrangers mais par d’autres branches du droit (droit du commerce, droit fiscal.,)


  • Une vigilance particulière est requise car l’erreur sur la qualification libérale ou commerciale est une cause fréquente de rejet de dossier.


  • Il est possible d’effectuer un recours gracieux, puis contentieux contre la décision de refus d’octroi de la carte de séjour mention « entrepreneur/profession libérale ».


Quel titre de séjour pour un entrepreneur étranger ?


Les entrepreneurs étrangers souhaitant s’installer en France peuvent demander, en fonction de leur statut, deux types de titres de séjour : 



  • La carte de séjour mention « Talent - Porteur de projet » prévue à l’article L.421-16 du CESEDA. La délivrance de cette carte obéit à des conditions particulières et n’est accessible qu’aux personnes exerçant une activité commerciale, artisanale ou industrielle. Le présent article ne traite pas de cette carte de séjour. 


Les professions libérales ne peuvent donc soumettre de demande qu’au titre du premier fondement (article L.421-5 du CESEDA).



La carte de séjour mention « Entrepreneur/Profession libérale» 


Présentation 


La loi du 7 mars 2016 a fusionné le statut de commerçant avec celui de profession libérale créant un nouveau statut : « « Entrepreneur/Profession libérale », régie par l’article L.421-5 du CESEDA.



Procédure et démarches d’obtention 

 

En vue d’obtenir cette carte, il faudra notamment démontrer que l’activité exercée : 

-              Respecte les lois en vigueur,

-              N’est pas une activité salariée,

-              Est économiquement viable,

-              Permette de tirer des moyens d’existence suffisants

La carte de séjour mention « Entrepreneur/ Profession libérale » a une durée maximale d’un an mais il est possible, sous certaines conditions, de la renouveler en demandant la délivrance d’une carte pluriannuelle d’une durée de 4 ans.




Difficultés et points de vigilance lors de la demande du titre de séjour «entrepreneur/profession libérale » 


La principale difficulté lors de la demande de cette carte réside dans l’identification des pièces nécessaires à la demande. Pour une activité commerciale, industrielle ou artisanale il faut impérative demander en amont du déposer au consulat ou à la préfecture une attestation de viabilité économique à l’ANEF. Par ailleurs, l’ANEF refusera d’analyser un dossier si elle le considère comme relevant d’une activité libérale. 

Une mauvaise qualification entraîne une décision de rejet du dossier : au niveau de l’ANEF ou des services du consulat ou de la préfecture.



Exemple 1 : 

Vous souhaitez créer une entreprise en France. Vous estimez que votre activité relève d’une activité libérale et ainsi, vous n’avez pas produit d’avis de viabilité économique. Néanmoins, les autorités compétentes estiment que votre activité n’est pas une activité commerciale. 


Quels sont les risques encourus ?

Le risque encouru est ici le risque de rejet de votre demande de titre de séjour. Ce rejet peut aboutir, sous certaines conditions au prononcé d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français).


Exemple 2 :

Vous souhaitez créer une entreprise en France et vous considérez que votre activité relève d’une activité commerciale. Les autorités compétentes refusent de vous délivrer un avis de viabilité économique, estimant que votre activité ne relève pas d’une activité commerciale mais d’une activité libérale. 


Quels sont les risques encourus ? 

Vous ne pouvez pas poursuivre la procédure et obtenir votre titre de séjour. Vous êtes ainsi bloqué.



Comment procéder pour identifier la nature de l’activité ? 


L’administration des étrangers (préfecture, consulat, etc) et le CESEDA ne donnant pas de définitions exploitables, on examinera les définitions proposées par les autres matières du droit en effectuant une réflexion par analogie. 

Attention: Le juge est, néanmoins, toujours libre de son interprétation. 



Identifier la nature de l’activité : commerciale ou libérale ? 



Définitions générales 


La qualification d’activité commerciale telle que visée en droit des étrangers, englobe les activités commerciales, les activités artisanales et les activités industrielles.

·       Les activités commerciales se définissent soit par leur nature (articles L.110-1 et L.110-2 du Code de commerce) ou par la forme et objet de la société créée (l’article L.210-1 du Code de commerce).

·       Pour ce qui relève des activités artisanales, elles sont indiquées sur le site internet de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat .


·       Enfin, les activités industrielles, ont été définies par le Code Général des Impôts et une décision du Conseil d’État qui a considéré, qu’ont un caractère industriel « les entreprises exerçant une activité qui concourt directement à la fabrication ou à la transformation de biens corporels mobiliers et pour laquelle le rôle des installations techniques, matériels et outillages mis en œuvre est prépondérant ».


·       Les professions libérales sont, quant à elles, définies à l’article 29 de la loi n°2012-387 du 22 mars 2012.



Définition fiscale : une différenciation par la nature du bénéfice 


En vue de différencier une activité commerciale d’une activité non commerciale, il est également possible d’utiliser certains indicateurs fiscaux. 

Les activités commerciales, industrielles et artisanales sont soumises au BIC (bénéfices industriels et commerciaux) tandis que les professions libérales sont soumises aux bénéfices non commerciaux (BNC).

Une demande de titre de séjour concernant des entreprises générant du BIC doit ainsi contenir une attestation de viabilité du projet, en raison du caractère commercial de leurs activités.


Illustrations jurisprudentielles


La jurisprudence administrative fournit également quelques éléments permettant de distinguer entre les activités commerciales et les activités libérales. 

·       A titre d’exemple, elle a qualifié une activité de commerciale en raison de la production par une ressortissante étrangère d’un contrat de « commercial non salarié en transactions immobilières », et d’un « contrat de prestation de services conclu entre elle-même et une autre société. ».


·       Par ailleurs, elle a aussi considéré qu’une société américaine de prestation de services informatiques souhaitant s’implanter en France, exerce une activité commerciale. Le choix de la qualification n’a été que peu motivé dans cet exemple mais on pourrait penser que la forme de la société (LLC) a été un facteur déterminant en vue de la qualification d’activité commerciale.


Ainsi, il faut toujours veiller à produire les pièces appuyant et justifiant la qualification choisie. A défaut de rigueur dans la production des pièces, la jurisprudence administrative requalifiera l’activité en fonction des éléments dont elle dispose et de son interprétation des données. 




 

Recommandations & bonnes pratiques à adopter dans la demande de carte de séjour « entrepreneur/profession libérale » 



Afin de procéder à une bonne identification de la nature de l’activité exercée et déterminer si un avis sur la viabilité du projet est exigé ou non, nous vous recommandons d’adopter les pratiques suivantes :


-              Vérifier la forme juridique de la société

-              Passer en revue le détail des activités exercées 

-              Vérifier le régime fiscal applicable 

-              Rassembler tous les justificatifs nécessaires et vérifier qu’il n’y a aucune incohérence entre les pièces produites. 





Recours possibles contre les décisions de refus de délivrance  d’une carte de séjour «entrepreneur/profession libérale»



En cas de refus de délivrance d’un visa ou d’une carte de séjour mention « Entrepreneur/ Profession libérale », vous pouvez effectuer un recours auprès des instances compétentes. 

 

Attention : Il faudra veiller à bien respecter les délais d’action.




N’hésitez pas à consulter notre site et à nous contacter pour toute question relative à vos démarches d’installation en France !

Partager

4 avril 2025
What are the steps involved in hiring foreign workers in France? The process of hiring foreign workers in France requires employers to apply for a work permit. This applies whether the foreign worker resides outside France or is already in France but lacks work authorization. The procedure was designed to prioritize employment opportunities for French workers, as hiring a foreign national depends on the current labor market situation. Note : Employers cannot use this procedure for contracts aimed at promoting employment, such as apprenticeship contracts, professionalization contracts, or PEC contracts. Step 1: Posting the Job Offer If the job is not on the list of shortage occupations, the employer must publish a job offer through France Travail or another employment agency (such as APEC ) for at least three weeks before recruiting a foreign worker who is not established in France. This allows them to obtain a certificate confirming that no suitable candidates were found. This step is crucial, as the employer must provide proof that either no applications were received or that none matched the requirements of the position. Note: The French Ministry of the Interior provides an online simulator on the Foreigners in France portal to check whether a job is classified as a shortage occupation. Step 2: Submission and Review of the Work Permit Application If the job posting does not yield a suitable candidate or the position is categorized as a shortage occupation, the employer may submit an application for a work permit via the DREETS online platform. The application file must include: - A letter explaining the reasons for hiring a foreign national and detailing their future role, - Certificates proving the job posting was made and the search for a candidate was unsuccessful, - The employment contract, - Three identity photos, - A completed identification form. Authorities review the application by considering various factors, including the current labor market situation, the job offer itself, working conditions, and the candidate’s qualifications and experience. Additionally, the employer must be in compliance with social security obligations and must not have prior violations related to illegal employment. Note : It is essential that the foreign worker's qualifications and experience align with the job requirements. Step 3: Administrative Decision The DREETS may approve or reject the request. The standard processing time is between one and two months. If no response is received within two months, the application is considered rejected. Note : Employers have the right to contest a rejection. This can be done by submitting an informal appeal to the same administration, a hierarchical appeal to the Minister, or a legal appeal to the administrative court. If the application is approved, it is forwarded to the Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ( OFII ), which will conduct further checks. The OFII then sends the work permit to the French consulate or embassy in the foreign worker’s country. Based on this, the consular authorities issue a residence permit, typically in the form of a long-stay visa that allows the worker to start employment upon arrival in France. Note: A foreign worker cannot enter France first and then apply for a residence permit. In such cases, the prefecture will automatically deny the request. Step 4: Arrival in France Once the visa is issued, the foreign worker may begin working immediately upon arrival in France. Note : Within three months of arriving, the worker must validate their visa with the French authorities. Employers must also complete the following formalities: - A pre-employment medical examination within three months of the worker’s arrival. If the OFII operates in the employee’s country of origin, the exam must be conducted before departure. - The employer must record the employee’s name, type of work authorization (visa or residence permit), and work permit number in the official personnel register. - The employer must pay the OFII tax to the Direction Générale des Finances publiques. The amount depends on the employment contract duration and salary. For 2023, the tax amounts are as follows: - Contracts of 12 months or more : 55% of the worker's wages, capped at 2.5 times the monthly SMIC (€4,368 as of May 1, 2023). If the salary exceeds this limit, the tax is capped at €2,402.40. - Contracts longer than 3 months but shorter than 12 months : Between €50 and €300, depending on gross salary. - Seasonal employment : €50 per month of employment. For any legal assistance regarding the employment of foreign workers, do not hesitate to reach out to us!
28 mars 2025
What you need to know: Foreign entrepreneurs can obtain a residence permit under either of the following headings: “entrepreneur/profession libérale” or “talent - porteur de projet” The “talent - project holder” passport is not available to the liberal professions The “entrepreneur/profession libérale” card covers both commercial and liberal activities The choice of “liberal profession” or “commercial activity” is decisive in determining the documents to be provided to the authorities All commercial, industrial and craft activities require a viability certificate, which must be requested from ANEF The concepts of commercial or liberal profession are not defined by the law governing foreign nationals, but by other branches of law (commercial law, tax law, etc.) Particular vigilance is required, as errors in the definition of a liberal or commercial profession are a frequent cause of file rejection It is possible to file an administrative appeal, followed by a contentious appeal against the decision to deny the issuance of the residence permit labeled "entrepreneur/self-employed professional"
25 mars 2025
What you need to know : Are you an entrepreneur, investor or the bearer of an innovative project who wants to settle in France? Apply for a “talent-project holder” residence permit ! This card allows you to settle in France with your family, who also receive a residence permit. Don't forget to pay attention to the specific requirements for each of the sub-categories listed below: - For entrepreneurs: a 5-year university degree and a minimum investment of 30 000 euros. - For innovative projects: a request for a certificate of innovation from the French authorities. - For investors: a minimum investment of 300 000 euros and the condition of contributing to job creation in France.
24 mars 2025
La procédure d’introduction de main d’œuvre étrangère consiste pour un employeur à effectuer une demande d’autorisation de travail pour embaucher un salarié étranger ne résidant pas en France ou résidant en France mais ne disposant pas d’un titre l’autorisant à travailler. Cette procédure a été mise en place afin de favoriser l’accès à l’emploi des travailleurs français dans la mesure où l’embauche du ressortissant étranger est soumise à l’opposabilité de la situation d’emploi. NB : L’employeur ne peut pas utiliser cette procédure pour l’embauche sous un contrat visant à favoriser l’emploi (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation, ou encore contrat PEC).
24 mars 2025
Ce qu’il faut retenir : Vous êtes entrepreneur, investisseur ou porteur d’un projet innovant et vous souhaitez vous installer en France ? Pensez à soumettre votre demande de carte de séjour « talent-porteur de projet ». Cette carte vous permet de vous installer en France avec votre famille, qui obtient également un titre de séjo ur. N’oubliez pas de prêter attention aux conditions spécifiques propres à chacune des sous-catégories énoncées : - Pour les entrepreneurs : un bac + 5 et une somme de 30 000 euros à investir - Pour les porteurs de projet innovants : une demande d’attestation du caractère innovant auprès de l’administration française - Pour les investisseurs : une somme de 300 000 euros et la condition de contribution à la création d’un emploi en France
10 décembre 2024
La carte BTP, qu’est-ce que c’est ?
10 décembre 2024
L’auto-détachement, c’est la possibilité pour un travailleur indépendant appartenant à un pays de l’Union Européenne d’accomplir une prestation au sein d’un autre Etat membre, tout en demeurant assujetti à la sécurité sociale de son pays d’origine. Ainsi, un travailleur indépendant italien ou polonais pourra accomplir une prestation en France sans avoir à s’enregistrer auprès du RSI et sans avoir à régler des cotisations sociales en France. Il règlera ainsi ses cotisations dans son pays d’origine. Souvent pointé du doigt comme un mécanisme facilitant le dumping social au détriment de l’emploi local, l’auto-détachement obéit à des règles strictes qui doivent être respectées pour recourir à des travailleurs indépendants étrangers en tout sécurité. 
Afficher plus