Quelles sont les étapes de la procédure d’introduction de main d’œuvre étrangère?

24 mars 2025

La procédure d’introduction de main d’œuvre étrangère consiste pour un employeur à effectuer une demande d’autorisation de travail pour embaucher un salarié étranger ne résidant pas en France ou résidant en France mais ne disposant pas d’un titre l’autorisant à travailler. Cette procédure a été mise en place afin de favoriser l’accès à l’emploi des travailleurs français dans la mesure où l’embauche du ressortissant étranger est soumise à l’opposabilité de la situation d’emploi. 


NB : L’employeur ne peut pas utiliser cette procédure pour l’embauche sous un contrat visant à favoriser l’emploi (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation, ou encore contrat PEC). 



Avant de pouvoir procéder à la déclaration préalable à l’embauche, l’employeur doit effectuer une procédure d’introduction de main d’œuvre étrangère qui répond à différentes étapes : 


Etape 1 : Publication de l’offre d’emploi 


Sauf si l’emploi proposé relève de la liste des métiers en tension, l’employeur doit publier préalablement au recrutement d’un étranger non établi en France une offre d’emploi auprès de pôle emploi ou d’un autre organisme de placement (l’APEC par exemple) pendant un délai de 3 semaines, afin d’obtenir une attestation de recherches infructueuse de candidat. 


Cette formalité est essentielle puisque l’employeur doit démontrer qu’il n’a reçu, pendant toute la période de diffusion de son annonce, aucune candidature ou qu’aucune des candidatures reçues ne permet de pourvoir à l’emploi proposé. 


NB :  Le Ministère de l’Intérieur via le portail des étrangers en France a mis en place un simulateur permettant de vérifier que l’emploi proposé fait partie de la liste des métiers en tension. 



Etape 2 : Dépôt et instruction dossier d’introduction 


Si l’annonce n’a pas permis de trouver un candidat ou si l’emploi fait partie de la liste des métiers en tension, une demande d’autorisation de travail peut être lancée. 


La demande s’effectue auprès de la DREETS via une plateforme en ligne dédiée. 


Le dossier doit contenir : 

·       un courrier motivant le recrutement de l’étranger et précisant ses futures fonctions, 

·       une attestation de dépôt de l’offre d’emploi et attestation de recherche infructueuse, 

·       le contrat de travail du futur salarié, 

·       3 photos de l’étranger, 

·       un imprimé relatif à l’identité de l’étranger. 



Lors de son contrôle l’administration examine les documents transmis en prenant en compte différents critères : la situation d’emploi dans la profession et la zone géographique, l’emploi proposé, les conditions d’emploi du salarié, les diplômes et l’expérience du salarié. 


En outre, l’administration vérifiera que l’employeur est à jour dans ses déclarations sociales et qu’aucune sanction pour travail illégal n’a été émise à son encontre. 


NB : Il est essentiel que les diplômes et l’expérience du salarié soient en adéquation avec le poste proposé.

 

 

Etape 3 : Décision de l’administration

 

La DREETS peut accepter ou refuser la demande.  Le délai moyen de traitement est de 1 à 2 mois. En cas de non réponse dans le délai de 2 mois à compter du dépôt du dossier, la demande doit être considérée comme refusée. 


NB : L’employeur n’est pas dépourvu de moyen de contestation à l’encontre d’une décision de refus. En effet, cette dernière peut être contestée en formant un recours gracieux auprès de l’administration qui a rendu la décision, un recours hiérarchique auprès du Ministre ou encore un recours en annulation devant le tribunal administratif. 


En cas d’acceptation, le dossier est transmis à l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) qui se chargera de faire les vérifications d’usages. 


Par la suite, l’OFII transmet l’autorisation de travail au consulat ou à l’ambassade de France situé dans le pays du ressortissant étranger afin que l’autorité consulaire délivre à l’étranger un titre de séjour. Généralement, elles délivrent à l’étranger un visa long séjour lui permettant de travailler dès son arrivée en France. 


NB : Le ressortissant étranger justifiant d’une autorisation de travail ne peut pas venir sur le territoire français puis solliciter un titre de séjour. En effet, dans une telle hypothèse la demande de titre sera nécessairement refusée par la préfecture. 

 


Etape 4 : Arrivée en France 

 

Le visa délivré par les autorités consulaires permet au ressortissant étranger de travailler dès son arrivée en France.


NB : Le salarié dispose d’un délai de 3 mois, à partir de sa date d’arrivée en France, pour valider son visa auprès des autorités françaises. 


L’employeur, de son côté, doit également réaliser certaines formalités : 


·       un contrôle médical d’embauche doit être réalisé dans les 3 mois suivant l’arrivée en France ou après le début de l’activité salariée. Cependant, si l’OFII est présent dans le pays d’origine du salarié, cette visite médicale doit être réalisée directement par l’OFII avant le départ du salarié. ;

 

·       l’employeur doit inscrire le salarié sur le registre unique du personnel en mentionnant son nom, la formation de l’autorisation de travail accordée (visa ou titre de séjour) ainsi que le numéro de l’autorisation de travail délivrée par la DREETS. ; 


·       l’employeur doit s’acquitter d’une taxe auprès de l’OFII, dite taxe OFII auprès de la Direction Générale des Finances publiques. Le montant varie en fonction de la durée du contrat de travail et du salaire versé au salarié. 


Ainsi, pour l’année 2023 : 

·       pour une durée supérieure ou égale à 12 mois : 55 % du salaire versé au travailleur étranger, dans la limite de 2,5 fois le montant mensuel du SMIC (soit 4 368 € depuis le 1er mai 2023). Si le salaire mensuel brut est supérieur à4 368 €, le montant de la taxe est limité à 2 402,40 € pour l’année 2023 ;

·       pour une durée supérieure à 3 mois et inférieure à 12 mois : le montant de la taxe est compris entre 50 € et 300 € en fonction du salaire mensuel brut de l’intéressé. ;

·       pour un emploi à caractère saisonnier : le montant de la taxe est de 50 € par mois d’activité salariée. 



N’hésitez pas à nous contacter pour tout appui juridique en lien avec l’embauche d’un salarié étranger 

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4 avril 2025
What are the steps involved in hiring foreign workers in France? The process of hiring foreign workers in France requires employers to apply for a work permit. This applies whether the foreign worker resides outside France or is already in France but lacks work authorization. The procedure was designed to prioritize employment opportunities for French workers, as hiring a foreign national depends on the current labor market situation. Note : Employers cannot use this procedure for contracts aimed at promoting employment, such as apprenticeship contracts, professionalization contracts, or PEC contracts. Step 1: Posting the Job Offer If the job is not on the list of shortage occupations, the employer must publish a job offer through France Travail or another employment agency (such as APEC ) for at least three weeks before recruiting a foreign worker who is not established in France. This allows them to obtain a certificate confirming that no suitable candidates were found. This step is crucial, as the employer must provide proof that either no applications were received or that none matched the requirements of the position. Note: The French Ministry of the Interior provides an online simulator on the Foreigners in France portal to check whether a job is classified as a shortage occupation. Step 2: Submission and Review of the Work Permit Application If the job posting does not yield a suitable candidate or the position is categorized as a shortage occupation, the employer may submit an application for a work permit via the DREETS online platform. The application file must include: - A letter explaining the reasons for hiring a foreign national and detailing their future role, - Certificates proving the job posting was made and the search for a candidate was unsuccessful, - The employment contract, - Three identity photos, - A completed identification form. Authorities review the application by considering various factors, including the current labor market situation, the job offer itself, working conditions, and the candidate’s qualifications and experience. Additionally, the employer must be in compliance with social security obligations and must not have prior violations related to illegal employment. Note : It is essential that the foreign worker's qualifications and experience align with the job requirements. Step 3: Administrative Decision The DREETS may approve or reject the request. The standard processing time is between one and two months. If no response is received within two months, the application is considered rejected. Note : Employers have the right to contest a rejection. This can be done by submitting an informal appeal to the same administration, a hierarchical appeal to the Minister, or a legal appeal to the administrative court. If the application is approved, it is forwarded to the Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ( OFII ), which will conduct further checks. The OFII then sends the work permit to the French consulate or embassy in the foreign worker’s country. Based on this, the consular authorities issue a residence permit, typically in the form of a long-stay visa that allows the worker to start employment upon arrival in France. Note: A foreign worker cannot enter France first and then apply for a residence permit. In such cases, the prefecture will automatically deny the request. Step 4: Arrival in France Once the visa is issued, the foreign worker may begin working immediately upon arrival in France. Note : Within three months of arriving, the worker must validate their visa with the French authorities. Employers must also complete the following formalities: - A pre-employment medical examination within three months of the worker’s arrival. If the OFII operates in the employee’s country of origin, the exam must be conducted before departure. - The employer must record the employee’s name, type of work authorization (visa or residence permit), and work permit number in the official personnel register. - The employer must pay the OFII tax to the Direction Générale des Finances publiques. The amount depends on the employment contract duration and salary. For 2023, the tax amounts are as follows: - Contracts of 12 months or more : 55% of the worker's wages, capped at 2.5 times the monthly SMIC (€4,368 as of May 1, 2023). If the salary exceeds this limit, the tax is capped at €2,402.40. - Contracts longer than 3 months but shorter than 12 months : Between €50 and €300, depending on gross salary. - Seasonal employment : €50 per month of employment. For any legal assistance regarding the employment of foreign workers, do not hesitate to reach out to us!
28 mars 2025
What you need to know: Foreign entrepreneurs can obtain a residence permit under either of the following headings: “entrepreneur/profession libérale” or “talent - porteur de projet” The “talent - project holder” passport is not available to the liberal professions The “entrepreneur/profession libérale” card covers both commercial and liberal activities The choice of “liberal profession” or “commercial activity” is decisive in determining the documents to be provided to the authorities All commercial, industrial and craft activities require a viability certificate, which must be requested from ANEF The concepts of commercial or liberal profession are not defined by the law governing foreign nationals, but by other branches of law (commercial law, tax law, etc.) Particular vigilance is required, as errors in the definition of a liberal or commercial profession are a frequent cause of file rejection It is possible to file an administrative appeal, followed by a contentious appeal against the decision to deny the issuance of the residence permit labeled "entrepreneur/self-employed professional"
25 mars 2025
What you need to know : Are you an entrepreneur, investor or the bearer of an innovative project who wants to settle in France? Apply for a “talent-project holder” residence permit ! This card allows you to settle in France with your family, who also receive a residence permit. Don't forget to pay attention to the specific requirements for each of the sub-categories listed below: - For entrepreneurs: a 5-year university degree and a minimum investment of 30 000 euros. - For innovative projects: a request for a certificate of innovation from the French authorities. - For investors: a minimum investment of 300 000 euros and the condition of contributing to job creation in France.
24 mars 2025
Ce qu’il faut retenir : Vous êtes entrepreneur, investisseur ou porteur d’un projet innovant et vous souhaitez vous installer en France ? Pensez à soumettre votre demande de carte de séjour « talent-porteur de projet ». Cette carte vous permet de vous installer en France avec votre famille, qui obtient également un titre de séjo ur. N’oubliez pas de prêter attention aux conditions spécifiques propres à chacune des sous-catégories énoncées : - Pour les entrepreneurs : un bac + 5 et une somme de 30 000 euros à investir - Pour les porteurs de projet innovants : une demande d’attestation du caractère innovant auprès de l’administration française - Pour les investisseurs : une somme de 300 000 euros et la condition de contribution à la création d’un emploi en France
20 mars 2025
Ce qu’il faut retenir : Les entrepreneurs étrangers peuvent obtenir une carte de séjour sous l’une ou l’autre des mentions suivantes : « entrepreneur/profession libérale » ou « talent - porteur de projet » Le passeport « talent-porteur de projet » n’est pas ouvert aux professions libérales La carte mention « entrepreneur/profession libérale » couvre à la fois les activités commerciales et les activités libérales Le choix de la qualification « activité libérale » ou « activité commerciale » est déterminant pour déterminer les pièces à fournir à l’administration. Toute activité Commerciale Industrielle ou Artisanale suppose la production d’une attestation de viabilité à demander à l’ANEF Les notions de profession commerciale ou libérale ne sont pas définies par le droit des étrangers mais par d’autres branches du droit (droit du commerce, droit fiscal.,) Une vigilance particulière est requise car l’erreur sur la qualification libérale ou commerciale est une cause fréquente de rejet de dossier. Il est possible d’effectuer un recours gracieux, puis contentieux contre la décision de refus d’octroi de la carte de séjour mention « entrepreneur/profession libérale ».
10 décembre 2024
La carte BTP, qu’est-ce que c’est ?
10 décembre 2024
L’auto-détachement, c’est la possibilité pour un travailleur indépendant appartenant à un pays de l’Union Européenne d’accomplir une prestation au sein d’un autre Etat membre, tout en demeurant assujetti à la sécurité sociale de son pays d’origine. Ainsi, un travailleur indépendant italien ou polonais pourra accomplir une prestation en France sans avoir à s’enregistrer auprès du RSI et sans avoir à régler des cotisations sociales en France. Il règlera ainsi ses cotisations dans son pays d’origine. Souvent pointé du doigt comme un mécanisme facilitant le dumping social au détriment de l’emploi local, l’auto-détachement obéit à des règles strictes qui doivent être respectées pour recourir à des travailleurs indépendants étrangers en tout sécurité. 
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